C’est en arrivant dans un bus à Monestier de Clermont que quelques apprentis randonneurs du GRU ont relaté leurs aventures en mobilité douce sur les Hauts-Plateaux du Vercors.
Ce n’était pas pour nous la première fois que nous passions plusieurs jours dans le monde solitaire et envoutant du Vercors.
L’automne dernier, nous avions attaqué une randonnée de quatre jours dans le but de traverser cette montagne magnifique, suivant le GR91 du sud au nord. A cause d’un brouillard bien dense et de notre manque de préparation, nous nous étions perdus à mi-chemin ce qui nous avait fait atterrir involontairement sur le sentier de la GTV (Grande Traversée du Vercors) direction Saint-Agnan-en-Vercors.
Il nous restait donc une moitié du plateau à explorer, raison de plus de revenir un jour. Pendant que les semaines et les mois passaient, notre envie de revoir la nature sauvage grandissait et à la fin du mois de janvier, nous décidions d’écrire un deuxième chapitre et d’attaquer la seconde moitié en commençant dans le nord.
S”TOP” Départ !
Vu que personne de nous trois avait une voiture, nous prîmes le bus depuis Grenoble pour aller à Villard-de-Lans. Après un nombre infini de conducteurs qui nous ignoraient en nous souriant d’excuses, une dame gentille nous amenait enfin en stop jusqu’à Correncon-en-Vercors, véritable point de départ de notre randonnée. Pour atteindre le refuge de la première nuit, la cabane de Carette, nous empruntâmes le même chemin que les nombreux groupes de promeneurs de dimanche. À notre arrivée, un groupe de séniors s’était déjà installé à l’intérieur de la cabane et un homme nous proposa de la pate de coing faite maison – en voilà donc un accueil chaleureux ! Après nous être restaurés, nous laissâmes les affaires à l’abri et partirent pour une petite boucle vers la crête pour ensuite regarder le coucher de soleil, d’une beauté si paisible… que j’espère garder en tête pour toujours cette image aux couleurs si intenses.
Les derniers rayons de soleil disparus, tout d’un coup, la nature changeait de visage. Ce n’était plus le monde suave et accueillant qui nous faisait rêver, mais c’était un monde cruel et sans pitié, un monde dangereux dans lequel nous n’étions que des petites créatures naïves, sans défense et fragiles comme des brins d’herbe. Avec les quelques autres montagnards qui dormaient dans le refuge, nous partagions non seulement du chocolat et du génépi mais aussi un très bon moment en échangeant sur nos histoires aventureuses.
La nuit était courte et au lever du soleil, nous étions tous les trois gelés de la tête aux pieds.
Aujourd’hui, une grande étape était à accomplir : notre but, c’était de rejoindre la cabane de “La Jasse du Play” avant que la nuit tombe. Un grand soleil nous réchauffait après cette nuit de glace et le ciel était d’un bleu pur et fier – voilà qui allait faire une journée de rêve en raquettes. Toutefois, nous étions fatigués de cette courte nuit et contents d’arriver finalement à notre prochain refuge, juste avant les premiers signes du crépuscule. Cette fois, nous étions tout seuls et le grand défi, c’était d’allumer le feu, avec seulement quelques minuscules bouts de bois pour la plupart humides ce qui fit un accueil pour le moins moins chaleureux. Car finalement, la flamme était très petite et s’éteignait tout de suite ! Heureusement, nous étions préparés cette fois ci et nous nous collions des petites chaufferettes partout sur le corps (attention : à ne surtout pas coller directement sur la peau !).
La troisième étape consistait à suivre le chemin de la Grande Traversée vers l’est en direction de la crête pour ensuite franchir le col et redescendre par le Pas de la Ville jusqu’au village de Gresse-en-Vercors. En stop, nous arrivâmes finalement à Monestier-de-Clermont, où nous prenions donc le bus pour rentrer à Grenoble, fatigués mais remplis de joie et d’un sentiment de gratitude envers la vie.
Roman, Laura et Raquel
Une sortie réalisée grâce au service de prêt de matériel de montagne de l’association Alpes Là (matériel de bivouac, raquettes à neige, matériel de cuisine)
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